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France TV : "Les grands cerfs" de Claudie Hunzinger : une ode à la nature et à sa faune

vendredi 13 septembre 2019, par webmestre

Dans son dernier roman, Claudie Hunzinger raconte la fascination de son personnage pour les grands cerfs peuplant la montagne.

Bibliothèques de cendres, pages d’herbes, romans aux décors montagneux et boisés … la nature est au cœur de l’œuvre de Claudie Hunzinger, romancière et artiste plasticienne. Une règle qui n’échappe pas à son dernier roman, Les grands cerfs (Grasset). L’auteure de L’incandescente revient à un de ses thèmes de prédilection : la montagne et ses secrets. Elle est en lice pour le prix Médicis 2019.

"C’était devenu une obsession. Contempler les cerfs". Pamina et son mari, Nils, habitent aux Hautes-Huttes, un endroit reculé au fin fond de la montagne. La narratrice est fascinée par les cerfs qu’elle entend rôder autour de chez elle : "au début, ce n’était que de légers craquements, d’imperceptibles frôlements, moins que le vent (…) Puis, chaque fois mi-juillet, ni avant ni après, la nuit, de grandes cérémonies guerrières se déroulaient sous la maison".

Contempler les cerfs

Un jour, Léo, photographe et fin connaisseur du clan de cervidés qui s’est installé aux Hautes-Huttes, demande au couple la permission de construire un affût aux abords de leur maison. Il va initier Pamina aux secrets des grands cerfs. Wow, Geronimo, Merlin … La narratrice va apprendre à connaître ces animaux sauvages et mystérieux. Observer les cerfs devient son quotidien : "ce rituel, je le devinais, n’était pas tant pour contempler un cerf que pour m’extraire avant tout de moi-même". Avec les créatures secrètes qui la peuplent, la forêt décrite par la plume riche de Claudie Hunzinger se pare de magie.

Dans ce récit à la première personne, la narratrice nous prend par la main, jusqu’à ce que les cerfs qu’elle côtoie nous deviennent familiers. Mais elle n’est pas la seule à s’intéresser à ces animaux : les chasseurs les traquent et les "tirent" un à un. Pamina voit avec effroi le clan s’amoindrir. Le récit prend alors une dimension politique. Car cette disparition suit celle du reste de la faune, un écosystème que la narratrice voit s’éteindre peu à peu. "Il me semblait entendre s’élever de la terre un immense Office des morts. Que personne n’entendait". Ode à la nature, à sa fragilité et à son pouvoir, Les grands cerfs est un roman contemplatif et poétique où la vie animale revêt une aura mystique.

Manon Botticelli