site de Claudie HUNZINGER, artiste plasticienne et romancière.

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Ultraviolette sur Arte

vendredi 5 juillet 2024, par Claudie Hunzinger

A partir du 15 juillet 2024, retrouvez Ultraviolette et le gang des cracheuses de sang sur Arte.tv

À partir de lettres brûlantes d’amour, de désir et de vie écrites dans les années 1920 à Emma, leur mère et grand-mère défunte, Claudie Hunzinger et son fils Robin ressuscitent la liberté radicale de leur auteure, Marcelle, jeune institutrice bataillant contre la tuberculose.

"Deux filles et l’été, comme une cavalcade…" À l’automne 1925, après des vacances vagabondes qui ont scellé leur amour, noué deux ans plus tôt à l’École normale de Dijon, les chemins de Marcelle et Emma se séparent. Jusqu’en 1929, la première va écrire à son amie des lettres brûlantes de poésie, de désir et de vie en un flot ininterrompu – un millier au total, souvent ornées de dessins. La seconde, future mère de l’écrivaine Claudie Hunzinger et grand-mère de Robin, réalisateur, les conservera jusqu’à sa mort, soigneusement classées. Tandis qu’elle poursuit ses études à Dijon, puis à Nancy, Marcelle devient institutrice en banlieue parisienne. Peu après, elle contracte la tuberculose et Emma la fait admettre au sanatorium de la Sainte-Feyre, dans la Creuse, où elle noue de nouvelles amours avec trois autres jeunes patientes plus gravement atteintes, racontées en détail dans ses missives. Ces jeunes filles en sursis la surnomment "Ultraviolette" et s’appellent elles-mêmes, par dérision, le "gang des cracheuses de sang"…

Mystère

"Enfant, je savais déjà tout de l’amour, même si je n’ai aimé qu’à partir de toi…" Si les lettres avaient déjà inspiré à Claudie Hunzinger le roman L’incandescente (Grasset, 2016), son fils, qui a coécrit ce beau film avec elle, ne disposait au départ que d’une photo de Marcelle, également héritée d’Emma. De patientes recherches lui ont permis de retrouver d’autres images du gracieux quatuor et de découvrir son destin. Il entrelace finement les mots et les dessins de cette correspondance à sens unique – jamais l’on n’entend ce que sa grand-mère a répondu, ou pas, à la passion exaltée de son amie – avec des extraits de films amateurs d’époque, qui démultiplient la puissance évocatrice et le mystère intemporel de cette radicale liberté amoureuse.