C’est d’abord une image furtive, presque une apparition.Alors qu’elle rentre chez elle, après un bref séjour parisien, Pamina, la narratrice, se retrouve face à un frères. Les mêmes transfuges. Pareillement efflanqués, osseux, têtus. Eux et nous, pionniers des mêmes parcelles abandonnées par les humains, exclus et comblés », écrit Claudie Hunzinger. Des premières neiges à l’été, elle suit pas à pas les métamorphoses de sa narratrice, grisée par le sentiment d’appartenir au vivant tout entier, d’ef facer les hiérarchies entre humains et non-humains. S’il est grand cerf, ébloui par les phares de sa voiture. Écrivaine, ellevit dans les Vosges alsaciennes avec son compagnon, Nils. Ensemble, à vingt-cinq ans, ils ont choisi cette vie en retrait du monde, comme un refus opposé à ce qu’il devenait. Les années passant, ils sont restés dans cette métairie du XVIIIe siècle, devenue la matrice de leurs rêves et des fictions que crée Pamina.
Sophie Joubert